La véritable histoire du théâtre de la Gaité-Lyrique: première partie 1862-1883

Publié le par Jef

La véritable histoire du théâtre de la Gaité-Lyrique: première partie 1862-1883

La Gaîté-Lyrique dans tous ses états : Drames, Opéra bouffes et opérettes (1862-1883)

La fermeture d’un théâtre a toujours un goût amer. La destruction d’un théâtre l’est encore plus. Pour les amoureux de l’opérette, l’année 1986 a été une véritable déchirure. Le théâtre de la Gaîté-Lyrique, un des temples du lyrique léger parisien pendant plus d’un siècle, est immolé sur l’autel des plus stupides décisions municipales. Il aura fallu 25 ans pour que ce lieu retrouve une identité, une histoire.

Que de drames à la Gaîté

Les grands travaux du baron Haussmann et le percement des boulevards parisiens auront une conséquence sur les théâtres, notamment pour les travaux de ce que l’on appelait à l’époque le boulevard du Crime. La naissance du boulevard du Temple signe les actes de décès de nombreux théâtre. Le théâtre de la Gaîté en fait parti.
Théâtre des Grands Danseurs du Roi sous l’Ancien Régime, la Révolution le débaptise et il devient Théâtre de l’Emulation. Nom éphémère, en 1793, il prend son nom définitif: Théâtre de la Gaîté. Une nouvelle salle est construite en 1808 sur le boulevard du Temple. Incendié en 1835, elle est reconstruite la même année.

Façade (Coll Musée d'Orsay)

Façade (Coll Musée d'Orsay)

D’après d’anciens programmes, l’actuel théâtre a été construit en 1861 par l’architecte Hittorf, sans doute une erreur, car on retrouve des plans de la façade signés Alphonse Adolphe Cusin. Depuis sa construction, la façade du théâtre a peu changé. L’intérieur était composé d’un foyer et d’une grande salle. Que nous reste-t’il de cette salle ? Il existe à la vidéothèque de Paris un documentaire très émouvant de quelques minutes sur l’intérieur du théâtre juste avant sa démolition. Nous avons aussi un plan de la salle de la fin du siècle dernier, vers 1895. Il s’agit d’une salle à l’italienne d’environ deux mille places. Au dessus de la scène trônaient les emblèmes de la ville de Paris. La fosse d’orchestre était assez importante pour accueillir jusqu’à soixante-dix musiciens. Propriété de la ville de Paris, elle en recevait une maigre subvention.

Plan de la salle (1897)

Plan de la salle (1897)

Elle est inaugurée le 4 septembre 1862. Louis Ulbach, journaliste du Temps décrit la salle : « Quel beau théâtre ! Quel plafond ! Quel loge ! Quel beau vilain foyer, vaste, lumineux et chargé d’or !….Oui, l’architecte a réussi complètement. On ne saurait souhaiter rien de plus commode que ces loges disposées si habilement qu’elles semblent toutes de face ; on ne pourrait demander au confortable moderne des fauteuils plus complaisants ! Et ce plafond, d’où la lumière tamisée, purifiée par des verres de couleur, tombe comme un rayonnement du soleil lui-même ; ce plafond, le long duquel semble flotter une atmosphère vaporeuse, nacrée ; ce plafond est un bouclier d’Atlant, qui foudroie les incrédules et qui décide la question controversée de l’éclairage. Désormais, les vieux lustres rejoindront les vieilles lunes. ».

Lia Felix, soeur de la grande Rachel

Lia Felix, soeur de la grande Rachel

Cependant, la première représentation de la pièce qui se joue pour l’inauguration de cette nouvelle Gaîté ne fait pas l’unanimité. La pièce n’est pas bonne. Louis Ulbach se délecte : « Je m’étonne que M. d’Ennery ait survécu à cette soirée désastreuse. Il a de la philosophie. …Je plains Berton, qui a dépensé un talent très fin, très ardent, un talent d’artiste dans cette création fastidieuse…Quant à Mlle Lia Félix, elle est décidemment l’héroïne des causes perdues… » De plus, le public est de mauvais humeur. La représentation est trop longue et se termine à plus de deux heures du matin. L’histoire de cette nouvelle salle commence donc par un drame.

Entre 1861 et 1872, les directeurs se sont succédés maintes fois dont les plus célèbres ont été Armand, Dumaine et Boulet. Ils ont consacré la salle aux drames. Dumaine oscille entre création et reprises. Parfois, la critique est bonne comme pour les Bas de Cuir en 1866 mais le drame ne tient pas plus de deux mois. Pour cette année là, le drame Jean La Poste est le seul spectacle a être représenté six mois de suite. Les drames se succèdent et les échecs se ressemblent. Ne durant pas plus d’un mois, il n’est pas rare que les directeurs n’aient pas recours aux énièmes reprises du Courrier de Lyon. Entre 1862 et 1870, ce drame est repris sept fois. Celle de juin 1868 voit la 500e de la pièce.

Paulin Meunier dans Le courrier de Lyon

Paulin Meunier dans Le courrier de Lyon

Ces drames à grand spectacle cèdent parfois la place aux féeries comme Peau d’Ane ou La Chatte Blanche, grand succès de la Gaîté qui tient plus de cinq mois l’affiche. La poule aux oeufs d’or, autre féerie à grand spectacle occupe la salle des Arts-et-Métiers les six premiers mois de 1872. La Gaîté, c’est aussi une troupe où se succèdent dans les divers rôles des comédiens comme Dumaine, Lacressonière, Lia Félix, la sœur de Rachel, Christian, Alexandre Paulin-Menier. L’ouverture importante de la scène amène toutes les extravagances dans les mises en scène : nombre impressionnant de figurants, chevaux sur scène, nombreux ballets…

La Chatte blanche à la Gaité

La Chatte blanche à la Gaité

La Gaîté d’Offenbach



C’est en 1873 que Jacques Offennbach va devenir le directeur de la Gaîté. En fait, c’est à partir de 1869 que commencent des pourparlers entre Boulet et Offenbach au sujet d’une création. Le 25 octobre, le Figaro annonce la signature d’un contrat qui stipule la création prochaine d’un grand opéra bouffe de Victorien Sardou et Jacques Offenbach, « Le Roi Carotte ». Avec la guerre de 1870 et les événements parisiens de 1871, la création est repoussée au 15 janvier 1872.

Un genre nouveau prend la place des drames et des féeries : l’opéra-bouffe. Boulet veut une production fastueuse. Bon communiquant, il laisse des indiscrétions sur la pièce aux journaux de l’époque, faisant monter ainsi la curiosité. Le 15 janvier fait figure d’événement et Paul Abraham commence sa critique par « Enfin, voici ce fameux, Roi Carotte dont on parle depuis si longtemps et dont l’apparition est un événement. » Les décors sont grandioses. Le tableau de Pompéï voit défiler devant des reproductions de monuments une foule de figurants : sénateurs, gladiateurs, courtisanes, plébéiens… Le livret ne plaît pas à tout le monde. Sardou a introduit des allusions politiques et le public est partagé. D’ailleurs, le dessin de Gill dans l’Eclipse est interdit par le censure dans le numéro du 21 janvier 1872.

Vicini dans le Roi Carotte

Vicini dans le Roi Carotte

Quant à la musique d’Offenbach, c’est un enchantement. Le critique en extase : « Il y a dans cette partition de l’opérette, de l’opéra-comique et de l’opéra. » Zulma Bouffar est l’héroïne de cette aventure. « Mademoiselle Zulma Bouffar joue et chante d’une façon charmante….Elle sait faire applaudir tous les couplets de son rôle ; elle les dit avec gaieté et les détaille avec intelligence. ». Offenbach est ravi. Le Roi Carotte tient 7 mois, bien plus que les 150 représentations dont parle Louis Schneider dans sa biographie du compositeur.

En 1873, après la réussite du Roi Carotte, Offenbach louche plus qu’il n’est permis sur le fauteuil de Boulet. Le 1er juin 1873, il en devient le principal gestionnaire. Offenbach voit grand, peut-être trop. Il projette d’alterner le drame à grande figuration et l’opérette à grand spectacle. Pour cela, il engage des acteurs et chanteurs célèbres. Il crée un ballet, double les effectifs des choristes et des musiciens. Il crée ainsi le cadre des opérettes à grand spectacle, comprenant avec beaucoup d’intelligence les goûts et les envies d’un public meurtri par la défaite de 1870 et la commune, voulant à tous prix se changer les idées.

Dans le courant de l’été 1873, des travaux de restaurations sont entrepris et deux foyers sont construits : un pour les artistes du drame et de l’opéra et un autre pour les artistes de la danse. Offenbach veut rouvrir la Gaîté rénové avec un drame de Théodore Barrière le Dernier Gascon le 16 août. Plusieurs problèmes avec la censure repousse la création au 5 septembre. La pièce marche bien. Léopold II de Belgique assiste à la représentation de 24 septembre. Le 10 novembre, Offenbach présente Jeanne d’Arc, à nouveau un drame de Barbier avec une musique de scène de Charles Gounod qui remporte un très gros succès.

La véritable histoire du théâtre de la Gaité-Lyrique: première partie 1862-1883

En février 1874, après avoir modifié la partition originale, Jacques Offenbach propose une nouvelle version d’Orphée aux Enfers. Les répétitions sont difficiles. Les chœurs en grand nombre ainsi que les figurants sont peu disciplinés et comme la mise en scène est importantes, les craintes d’être prêt pour la première sont perceptibles. Pourtant, la première a bien lieu le 10 février comme prévu. Cet opéra féerie réunit mademoiselle Cico et messieurs Montaubry, Christian et Meyronnet. La production d’une grande beauté, réalise des recettes extraordinaires (900.000 francs de recette au moment de la 100e).Indisposé pour la centième, Offenbach ne peut assister aux festivités et c’est seulement le 27 mai qu’il monte au pupitre de la Gaîté pour diriger la représentation. Une grande fête de nuit ainsi qu’un grand bal sont organisés où sont invités la presse et des amis du compositeur. Les dames sont priées de venir costumées en paysanne. Offenbach ouvre aussi un concours pour les représentations de matinée.

Le 4 décembre, La Haine de Victorien Sardou succède à la triomphale reprise d’Orphée. Le choix de l’ouvrage avait été laborieux. Le Petit Journal signale à plusieurs reprises les incertitudes de la direction face à ce qui allait remplacer Orphée. Même si c’est Victorien Sardou le prochain auteur joué à la Gaîté, une hésitation règne sur l’œuvre. On pense d’abord à Don Quichotte et puis, les médias de l’époque annoncent La Haine. Enfin, la première est repoussée à cause des problèmes de santé des principaux acteurs. Emile Abraham dans le Petit Journal parle du succès de la première : « A tous ces éléments de succès, il faut ajouter la musique qui comprend des chœurs de soldats, des choeurs de femmes, des chants d’église, un air funèbre, une marche et de forts beaux accompagnements. Le jeune et habile chef d’orchestre Albert Vizentini conduit à merveille son vaillant orchestre et les masses chorales ». La mise en scène, de l’auteur lui-même, est très réaliste et la scène accueille à certains moments plus de 500 artistes. Un des figurants est tellement dans l’action qu’il blesse un des acteurs d’un coup de lance. Mais, le spectacle ne prend pas malgré les magnificences de la mise en scène et Victorien Sardou demande à Offenbach de retirer la pièce avant de partir pour l’Italie. Ni une, ni deux, Offenbach clôt La Haine et la remplace par Orphée aux Enfers.

Ballet de Geneviève de Brabant

Ballet de Geneviève de Brabant

Le 26 février 1875, Offenbach reprend Geneviève de Brabant dans une version agrandie comme la précédente version d’Orphée, mais celle-ci n’obtient pas le même succès. Emile Abraham du Petit Journal n’est pas tendre : « Et si j’osais risquer une comparaison bien triviale à propos des magnificences de la Gaîté, je dirais qu’une sauce délicieuse peut faire passer un poisson d’une fraîcheur douteuse. Cependant, il réserve toute son admiration à la musique et aux chanteurs et notamment Thérésa, « la diva du Ruisseau ». Les représentations se terminent en juin et une féerie, La Chatte Blanche, prend la suite. Le 25 juin, La société Offenbach et Cie cède à la compagnie A. Vizentini et Cie le matériel ainsi que la gestion du théâtre de la Gaîté.

Et la Gaîté devient Lyrique

Albert Vizentini

Albert Vizentini

Le nouveau directeur, Albert Vizentini, prend la direction du théâtre le 1er juillet et programme pour le 26 octobre une création du précédent directeur, Le voyage dans la Lune. L’ouvrage ou la mise en scène devient aussi importante que la musique, se joue pendant cent quatre vingt cinq représentations. La critique unanime loue le spectacle et les interprètes. Zulma Bouffar, annoncée dès le mois de juillet, est de la partie. Emile Abraham sort de la Gaité avec un enthousiasme qu’il prolonge dans son article du lendemain : « Mlle Marcus qui débute dans le rôle de Fantasia possède une jolie voix, qu’elle dirige avec goût ; elle a été très applaudie. Quant à Mlle Zulma Bouffar, ce n’est pas un succès qu’elle a remport, c’est un triomphe. Dans le prince Caprice, comme comédienne, comme chanteuse et comme femme, elle est charmante, charmante, charmante. ». Les projets entre Offenbach et Vizentini sont à l’étude. Notamment, Offenbach pense y créer ses Contes d’Hoffmann.

Le Voyage dans la Lune avec Zulma Bouffar

Le Voyage dans la Lune avec Zulma Bouffar

Le 16 novembre, la commission des Beaux Arts, bientôt approuvé par le ministre, décide d’accorder la subvention ainsi que les privilèges du Théâtre Lyrique à Vizentini et au théâtre de la Gaîté. Le directeur de la Gaîté recevrait une subvention de l’Etat et la Gaîté deviendrait le Théâtre Lyrique. Aussitôt, Offenbach lui intente un procès contestant le droit de transformer la Gaîté en Théâtre Lyrique suite à un engagent entre eux pour la représentation de diverses pièces. Néanmoins pendant les premiers mois de 1876, Vizentini va constituer sa troupe. Daubé, le chef d’orchestre est le premier retenu. En Avril 1876, la Gaîté se transforme en Théâtre Lyrique. Le 7 mai, un opéra de Victorin Joncières commencent la nouvelle vie de ce théâtre : Dimitri. A la rentrée 1876, il lance un programme ambitieux pour la saison 1876-1877 : Paul et Virginie (Victor Massé), Le Timbre d’Argent (Saint-Saens), Sigurd (Reyer).

Victor Capoul, le Paul de Massé

Victor Capoul, le Paul de Massé

Dès le mois de janvier 1877, des premières difficultés financières touchent la gestion du directeur du Théâtre Lyrique. Cela ne l’empêche pas de monter La Clé d’Or de Gautier, Le Bravo de Salvayre ni de faire une reprise de Martha de Flotow ou de Si j’étais roi d’Adam. Au mois de décembre, la situation financière est encore moins brillante qu’au début de l’année. Le Théâtre Lyrique, malgré les subventions, tous les efforts du directeur et le succès de Paul et Virginie est un gouffre financier. La dernière création de l’année est accueillie mollement par la critique « Mais la partition ? Beaucoup de bruit – je ne dirais pas pour rien- mais pour peu de choses. Tout cela est brillant, s’il on veut, mais banal. On n’a guère distingué qu’une valse dans un ballet et quelqu’un m’a assuré qu’elle lui rappelait, d’une façon étonnante, une valse de Strauss. » Des rumeurs circulent qu’une fusion serait possible entre le Théâtre Lyrique et l’Opéra-Comique. Les chanteurs sont peu ou pas payés.

Le 1er janvier 1878, Vizentini donne sa démission au ministre de l’Instruction publique. Il écrit au ministre : « Persévérer dans de telles conditions serait la pire des folies ! Après avoir vainement chercher un successeur, j’ai dû réunir les personnes qui, à divers titres, m’avaient soutenu de leur crédit, et les vaillants artistes, mes collaborateurs, dont le cœur en ces circonstances s’est monté à la hauteur du talent. Tous ont compris qu’il fallait s’arrêter. » Le théâtre Lyrique donne ses dernières représentations avec Paul et Virginie et redevient théâtre de la Gaîté. Cependant, cette petite parenthèse du Théâtre Lyrique dans ce théâtre le marque à jamais car la Gaîté l’ajoutera bientôt en suffixe.

Le 18 janvier 1878, le malheureux directeur du Théâtre Lyrique reprend Orphée aux Enfers et malgré les bonnes recettes de cette reprise, il dépose le bilan le 13 février. C’est sous la direction de Camille Weinschenck que l’on retrouve Offenbach pour une reprise d’Orphée Le rôle de Jupiter était tenu par le compositeur Hervé et Offenbach dirigeait le second acte. Ce duo historique a fait courir tout Paris.

La Peschard

La Peschard

Cependant, la direction de Camille Weinschenk ne semble pas durer très longtemps car en janvier 1879, ce sont des artistes réunis en société (Mesdames Peschard et Grivot et Christian) qui rouvre le théâtre le 1er février avec Les Brigands d’Offenbach se partageant les bénéfices. Après une reprise de Gilles de Bretagne, le théâtre ferme ses portes pour de longs mois de relâche. Des projets se font avec des nouveaux directeurs. Mais il faut attendre la fin du mois de mai pour pouvoir lire dans les journaux que Martinet et Husson prennent la tête du théâtre Populaire, Lyrique et Dramatique, qui ferait une synthèse du Théâtre Lyrique, du Théâtre Populaire et du théâtre d’Application. La Gaîté change encore une fois de nom et devient dans le dernier trimestre de 1879 : l’Opéra Populaire.

L’inauguration de cet Opéra Populaire se fait le 29 octobre avec un opéra d’Halévy : Guido et Ginevra. La critique est perplexe et on peut lire dans le Petit Journal : « Epurer le goût de la masse, lui ouvrir l’accès du grand et du beau, c’est un projet dont la réalisation est souhaitable…Le succès, en pareil cas, est le prix de l’intelligence. Il vient de lui-même, à qui sert l’idée. Les nouveaux locataires du théâtre de la Gaîté ont-il vraiment servi l’idée d’un opéra populaire en plaçant leur soirée d’inauguration sous le patronage de Guido et Ginevra ? C’est la question qui se pose dès le début de leur exploitation…Alors que tant de partitions admirables dorment dans la paix des bibliothèques…on s’explique mal cette exhumation. » Reprenant les vieilles habitudes du Théâtre Lyrique, l’Opéra Populaire, qui est toujours appelé Gaité, propose en alternance des opéras et bien évidemment le succès de l’ex Théâtre Lyrique : Paul et Virginie de Massé. En février 1880, Adelina Patti, dans le cadre d’une tournée, y chante Le Barbier et le Trouvère. Coup de théâtre, le 13 mars, l’Opéra Populaire ferme ses portes et le directeur résilie tous les engagements. Un nouveau directeur reprend des drames et le 11 mai, la Gaîté en connaît un autre. Les artistes retrouve leur théâtre fermée et sans directeur.

L’ancien directeur de la Porte-Saint-Martin, Larochelle, prend alors la direction de la Gaité et s’adjoint Debruyère. Ils proposent des drames qui même bien accueillis des critiques n’apportent pas le succès escomptés. Ces productions se succèdent même à un rythme plus soutenu à partir de 1883. Le Drame n’est sans doute plus le genre de pièce à succès. Larochelle meurt le 30 janvier 1884, à la vielle de la création d’un nouveau drame : La Charbonnière d’Hector Crémieux et de Pierre Decourcelle laissant la direction à son associé.

A suivre

Jean-François Holvas


Théâtrographie



Dr: Drame
Op: Opéra
Op. bouff.: opéra bouffe
Op. com.: opéra comique
Mélo: Mélodrame


THEATRE DE LA GAITE

Directeur : L.
Dumaine


1862

Inauguration le 4 septembre.

Le Château de Pontalec (Ennery/Dugué) Dr 4/9-
Berton, Christian, Lia Felix.

1864

Peau d’Ane – 28/1
Perrin, Alexandre, Tayau, Frasey.

Le Marquis Caporal -28/10

La Tour de Nesle (Dumas) Dr 29/10-21/11

Le Fils de la Nuit 22/11-1/02

1865

Le Mousquetaire du roi (Bourgeois/Féval) Dr 3/2-25/3
Berton, Brandeau, Lia Félix.

Le Canal Saint-Martin 26/3-9/4

Les Enfants de la Louve (Barrière/Séjour) Dr 13/4-12/5
Berton, Paulin-Menier.

Le courrier de Lyon 13/5-31/5

Le Clos Pommier (Achard) Dr 1/6-10/7

Le Paradis perdu 11/7-10/10

L’Homme aux figures de cire 12/10-29/10

L’escamoteur 31/10-16/11

La Maison du baigneur (Maquet) 17/10-26/12

Le Hussard de Bercheny (Maquet) 30/12-13/02/1866

1866

Le Coup de Jarnac 19/02-26/03

Le Bas de Cuir Dr 31/03-21/05
Dumaine, Deshayes, Charles Lemaître, Clarence, Desmonts, Lemerle.

Le Courrier de Lyon 22/05-18/06

Jean la Poste (Dion Boucicault) Dr 22/06-21/10 et 27/10-2/11
Dumaine, Perrin, Alexandre, Antonine.

Le Major Trichmann 23/10-28/10

Les Paysans, sonneur de Saint-Pau 4/11-21/11

Cadet la Perle 22/11-16/12

Le Crochet du Père Martin, Lazare 17/12-28/12

1867

Les Pirates de la Savane (Anicet-Bourgeois, Auguste et Ferdinand Dugué) 1/01-12/05
Dumaine, Perrin, Alexandre, Isaacs-Menken.

Le Testament d’Elisabeth (Eugène Nus et Alphonse Brot) Dr 14/05-5/6
Duguerret, Lacressonière, Charles Lemaître, Manuel, Alexandre, Juliette Clémence.

Le Courrier de Lyon 6/6-17/7

Le Casseur de pierres/L’Ours et le Pacha 18/7-7/8

La Tour de Londres/L’Ours et le Pacha 8/8-25/8

Peau d’Ane Féerie 2/9-28/11
Marcus, Desmonts, Alexandre, Shey, Charles Lemaître.

Hamlet (Dumas, Paul Meurice) Dr 30/11-25/12
Judith

Les Treize (Peaucelier et Ferdinand Dugué) Dr 28/12-27/1
Dumaine, Lacressonière, Lacroix, Juliette Clémence, Léa Félix.

1868

Jean la Poste (Dion Boucicault) Dr 28/1-25/2

La Reine Margot (Dumas) Dr 29/2-28/4
Lacressonière, Angelo, Charles Lemaître, Vignes, Dumaine.

Les Bohémiens de Paris 1/5-26/5

Les Orphelins de Venise (Charles Garand) dr 29/5-15/6
Dumaine, Paulin-Menier, Lacressonière, Lia Félix.

Le Courrier de Lyon 17/6-12/7

Les Fugitifs (Anicet-Bourgeois et Ferdinand Dugué) Dr 17/7-21/9
Marie Laurent, Paulin-Menier, Lacressonière, Juliette Clémence.

Nos Enfants 23/9-6/10

Léonard (Brissebarre et Nus) Dr 10/0-24/11
Dumaine, Lacressonière, La Roche, Valentini, Léonide Leblanc.

Le Courrier de Lyon 25/11-29/11

La Madone des Roses 4/12-3/2/1869

1869

Le Courrier de Lyon, Prince Toto 4/2-5/3

La Vierge Noire (Eugène Nus et Raoul Bravard) Mélo 6/3-22/3
Vannoix, Juliette Clémence, Duguenet, La Roche, Manuel.

La Closerie des Genets 27/3-13/4

La Fille des Chiffoniers 14/4-19/5

Moulin Rouge 22/5-29/5

Le Courrier de Lyon, Prince Toto 30/5-8/6

Une niche de l’Amour/La Petite Pologne 9/6-1/7

La Petite Pologne 2/7-21/7

La Chatte Blanche (Coignard Frère) Féerie 14/8-7/3/1870
Alexandre, Charles Lemaire, Muller, Clarisse Miroy, Gabrielle Gauthier.

Directeur : Boulet



1870

Gilbert d’Anglars (Anicet Bourgeois et Michel Masson) Dr 12/3-8/4
Laferrière, Doche, La Roche, Lacressonière, Clarisse Miroy.

La Chatte Blanche (Coignard Frère) Féerie 14/4-29/8

1871

Le Bossu 1/9-16/12

1872

Le roi Carotte (Offenbach) Op bouf 13/1-3/8

Le Fils de la Nuit Dr 8/8-29/10
Lafontaine, Page, Devoyod, Vannoy.

Le Chevalier du Brouillard (Ennery et Bourget) Dr 31/10-
Marie Laurent, Page.

1873

La Poule aux œufs d’Or Féerie 2/1-1/6
Thérésa.

Directeur : Jacques Offenbach


Le dernier gascon (Théodore Barrière) Dr 05/09-26/10
Lafontaine, Clément, Just, Angélo, Alexandre, Victoria-Lafontaine, Tessandier.

Jeanne d’Arc (Barbier/Gounod) Dr 10/11-2/2
Lia Felix.

1874

Orphée aux Enfers (Offenbach) Op. Bouf 10/2-17/11
Cico/Dartaux (19 mai-22 juin)/Mélanie Reboux (23 juin-), Montaubry, Christian, Meyronnet, Grivot, Durieu, Gilbert, Angèle

Ecole des Femmes (Molière)/Rendez-vous bourgeois Op Com 16/3 (en matinée)
Troupe de l’Odéon

Phèdre / Tableau parlant (Guétry) Op Com 30/3 (en matinée)
Troupe de l’Odéon, Marie Laurent, Richard.

Les Femmes savantes (Molière)/Le tableau parlant (Guétry)/Monsieur Choufleurie(Offenbach) 6/4 (en matinée)
Troupe de l’Odéon

Le légataire universel/Le Mariage aux lanternes (Offenbach)/ Rendez-vous bourgeois 7/4 (en matinée)
Troupe de l’odéon, Revilly, Christian, Théo, Grivot.

Tartuffe (Molière)/Maison à vendre/Le Revenant (Hugo) 13/4 (en matinée)
Troupe de l’Odéon

La Haine (Sardou/Offenbach) Dr 4/12-29/12
Lia Felix, Marie Laurent, Lafontaine, Clément Just, Marie Godin.
D.m. : Albert Vizentini

Les héritiers (Alexandre Duval)/Une Folie (Méhul) Op com/Les précieuses Ridicules 8/12 (en matinée)
Troupe de l’Odéon

Une Folie (Méhul)/Le Célibataire/L’Homme marié 19/12 (en matinée)
Troupe de l’Odéon

1875

Orphée aux Enfers (Offenbach) Op. bouf 1/1-20/1
Peschard, Théo.

Jeanne d’Arc (Barbier/Gounod) Dr 22/1-31/1
Lia Felix.

Orphée aux Enfers (Offenbach) Op. Bouf 1/2-15/2

Geneviève de Brabant (Offenbach) Op. Bouf 26/2-6/6
Perret, Matz-Ferrare, Gabel, Théresa. Christian, Grivot, Habay, Angèle, Gilbert.

La Chatte blanche (Coignart frère) Féerie 11/6-12/10
Thérésa, Daubray, Migonnet, Grivot, Tassilly.

Directeur : Louis-Albert Vizentini


Le Voyage dans la Lune (Offenbach) Op Féerie 26/10-26/4
Marcus, Zulma Bouffar/Peschard, Thérésa.

1876

THEATRE NATIONAL LYRIQUE


Dimitri (Joncières) Op 7/5-20/6 Reprise en septembre (7)
Duchesne, Lasalle, Lepers, Belgirard, Zina Dalti, Engalli.

Le Maître de Chapelle (Paer) Op com A partir du 10/9

Obéron (Weber) op A partir du 10/9

Les Charmeurs(Poise) op com A partir du 26/10

Giralda (Adam) op com A partir du 26/10

Paul et Virginie (Massé) Op A partir du 12/11
Capoul/Engel (à partir de mars), Ritter/Sablairolles, Bouhy, Engalli, Melchissédec, Sallard, Téoni.
D.m. : Albert Vizentini.

Les Troqueurs (Vadé) Op bouf A partir du 5/12

Le Barbier de Séville (Rossini) Op bouf A partir du 5/12

1877

Martha (Flotow) Op A partir du 16/1
Duchesne, Zina Dalti, Engalli, Melchissédec.

Rendez-vous bourgeois (Isouard) Op com A partir de 16/1

Le Timbre d’Argent (Saint-Saens) Op A partir du 23/2
Blum, Melchissédec, Caiso-Watson, Salia, Sablairolles, Théodore.

La Poupée de Nuremberg (Adam) Op com A partir du 18/3

Le Bravo (Salvayre) Op A partir du 18/4
Lhérie, Bouhi, Caisso, Gresse, Berthe Thibault, Marie Heilbronn.

La Promise (Clapisson) Historiette provençale A partir 28 mai

Après Fontenoy A partir du 11/9

La Clé d’Or (Gautier) Com lyr A partir du 11/9
Bouhy, Achard, Christian, Grivot, Sablairolles, Girard, Marimon.

Giralda (Adam) Op com A partir du 12/9
Marimon.

Graziella (Choudens) Dr Lyr A partir du 13/9
Vergin, Valdejo, Perret.

L’Aumônier du régiment (Salomon) Op com A partir du 13/9
Grivot, Lepers, Sablairolles.

Les Charmeurs (Poise) op com A partir du 17/9

Le Maître de Chapelle (Paer) Op com A partir du 18/9

Richard Cœur de Lion (Grétry) Op com A partir du 20/9

Le Barbier de Séville (Rossini) Op bouf A partir du 25/9

Le Mariage Extravagant (Gautier) Op com A partir du 30/9

Le Sourd A partir du 15/10

Paul et Virginie (Massé) Op A partir du 19/10
Capoul, Heilbronn, Bouhy, Engalli, Anna Yung.

Si j’étais roi (Adam) Op com A partir du 7/11
Franck-Duvernoy, Bouhy.

Gilles de Bretagne (Kowalski) Op A partir du 21/12
Lauwers, Caisso.

THEATRE DE LA GAITE

1878


Orphée aux Enfers (Offenbach) Op Féerie 18/1-21/2
Christian, Grivot, Piccolo, Habay, Perrin.

Directeur : Camille Weinschenck


Le Chat botté Féerie 19/5-3/8

Orphée aux Enfers (Offenbach) Op Féerie 5/8-3/11

La Grâce de Dieu (Hennery/Lemoine) Dr 8/11-14/12
Fechter, Noël Martin, Schneider, Charpentier, Monbars

Les Brigands (Offenbach) Op bouf 25/12-16/1
Léonce, Blondelais, Lanjallais, Peschard, Christian, Grivot

La véritable histoire du théâtre de la Gaité-Lyrique: première partie 1862-1883

1879

La Grâce
de Dieu (Hennery/Lemoine) Dr 25/1-29/1

Les Brigands (Offenbach) Op bouf 1er/2-9/2
Léonce, Blondelais, Lanjallais, Peschard, Christian, Grivot

Les Amants de Véronne (Kowalski) Op 16/2-6/3
Capoul, Emilie Ambre, Mouret, Dufriche, Fransant, Lhéritier.

Gilles de Bretagne (Kowalski) Op 7/3-22/3


OPERA POPULAIRE

Directeur : Martinet et Husson


Guido et Ginevra (Halévy) Op A partir du 29/10-
Waroll, Perlani, Selve.
D.m.: Mornas

Lucie de Lamermoor (Donizetti) Op A partir du 3/11

Rita (Donizetti) Op com A partir du 22/11

Paul et Virginie (Massé) Op A partir du 17/12
Stéphane, Ritter, Ferdinand-Sallard, Téoni, Holgi.

Le Farfadet (Adam) Op com A partir du 30/12
Solve, Raoult, Legault.

1880

Pétrarque (Duprat) Op A partir du 11/02
Warot, Doyen, Plançon, Jouanny, Perlani
D.m. : Mornas

Directeur : Martinet


Le Barbier de Séville (Rossini) Op bouf A partir du 24/2
Adelina Patti.

Il Trovatore (Verdi) Op A partir du 28/2
Adelina Patti.

Lucia di Lamermoor (Donizetti) Op A partir du 13/3
Adelina Patti.

La Traviata (Verdi) Op A partir du 23/03
Adelina Patti.

THEATRE DE LA GAITE

Directeur : Rossi ou Rival de Rouville


Le Courrier de Lyon Dr 28/3-30/4
Paulin-Menier, Lacressonière, Dubosc, Murray, Fraisier, Monti.

Rigoletto (Verdi) Op A partir du 3/4
Adelina Patti.

Don Pasquale (Donizetti) Op A partir du 13/4
Adelina Patti.

La Sainte Ligue (Richard/Launay) Dr A partir du 5/5-20/5
Richard, Gaty, Monti.

1881

Directeur : Larochelle et Débruyère


Bénéfice de Darcier 17/02-19/02
A l’initiative de Coquelin et Faure

Lucrèce Borgia (Hugo) Dr 26/02-15/05
Favart, Dumaine, Volny, Clément Just.

Le Patriote (Dartois et Gérard) Dr 13/8-9/10
Dumaine, Clément Just, Chambly, Largillière, Marcelle Julien.

Monté-Cristo (Dumas et Marquet) Dr 11/10-15/12
Dumaine, Clément Just, Talien, Léon Noël, Largillière, Petit, Marcelle Jullien

Quatre-vingt-treize (Hugo) Dr 24/12-13/4

1882

La Closerie des genets (Soulie) Dr 14/4-31/5
Dumaine, Largillière, Clément Just, Romain, Talien, Marcelle Jullien.

Denis Papin (Figuier) Dr 7/6-21/7

La Criminelle (Lermira et Delacourt) et Le Juif Polonais (Ereckmann-Chatrian) Dr 31/8-3/10
Dumaine, Larochelle,

La Tour de Nesle (Dumas) Dr 5/10-18/11
Agard, Dumaine, Léon Noël, Romain,

Le Courrier de Lyon Dr 19/11-18/12

La Belle Gabrielle (Maquet) Dr 22/12-2/2
Angelo, Dumaine, Largillière, Pontis, Clément-Just, Romain, Duflos.

1883

Léonard (Brisebarre et Nus) Dr 3/2-16/2
Dumaine, Largillière, Léon Noël, Romain, Escorval, Talien.

La Belle Gabrielle (Maquet) Dr 17/2-5/3

Le roi des Grecs (Belot) Dr 8/3-28/3
Dumaine, Marcelle Julline, Largillière, Léon Noël, Romain.

Les Bourgeois de Lille (Dartois) Dr 31/3-19/4
Dumaine, Maria Clément, Marcelle Jullien, Clément Just, Henri Romain, Léon Noël, Decori.

La Tour de Nesle (Dumas) Dr 20/4-30/4

L’Abîme (Dickens) Dr 2/5-23/5
Henri Romain, Raphaël Duflos, Marcelle Jullien, Léon Noël, Rhodé.

Henri III et sa cour (Dumas) Dr 26/5-30/6
Dicat-Petit, Henri Romain, Raphaël Duflos.

Kéraban le Tétu 3/9-17/10

Monté-Cristo (Dumas) 18/10-12/11
Dumaine, Marcelle Jullien, Cassan, Talien, Clément Just, Henri Romain, Léon Noël.

Les Pirates de la Savane (Bourgeois et Dugué) 15/11-23/1
Ken, Moissa, Dumaine, Clément Just, Talien, Henri Romain.


Les références, sources et théatrographie complète ont été publiées dans un numéro d'INF’OPERETTE sur format papier dans la revue de l’association Normandie Opérette.

Dossier réalisé par Jef
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