Le Festival de Lamalou 2011 dévoilé par Arnaud Delmotte

Publié le par Jef

Le Festival de Lamalou 2011 dévoilé par Arnaud Delmotte

Le festival de Lamalou est une véritable institution dans le domaine de l'Opérette et le rendez-vous de nombreux fidèles festivaliers. Arnaud Delmotte nous parle de dernier festival.

Bonjour Arnaud Delmotte, vous êtes une des voix du Festival de Lamalou. Quels sont les points forts du festival de cet été ?

Le Festival de Lamalou est un évènement unique en France depuis près de 40 ans.
En effet, nulle part ailleurs en France, on trouve une programmation présentant un spectacle tous les deux jours pendant un mois.

Cette année ne dépareille pas, puisque nous ne présentons pas moins de 9 ouvrages entre le 22 Juillet et le 23 Août : 4 jours à Paris, La Route Fleurie, Méditerranée, Marianostalgie, Le Pays du Sourire, Les Cloches de Corneville, La Fille du Tambour Major, Rêve de Valse et Rigolfabar. Une programmation qui permettra à chacun de trouver son bonheur avec de l’Opérette Moderne, Classique, et une création : Rigolfabar.

Outre le Festival d’Opérette proprement dit, Frédéric L’Huillier a la charge des animations musicales qui sont données tout au long de l’été... Ainsi la troupe du festival est présente depuis le mois de juin et jusqu’à la mi-septembre pour de nombreux concerts et animations, et une comédie musicale : “Oklahoma !” de Rodgers &
Hammerstein.


Alors c’est quoi Rigolfabar ?

Il y avait trop longtemps qu’une création n’avait été faite dans le Théâtre du Casino, c’est un oubli réparé à présent et que nous souhaitons n’être qu’un début.

Rigolfabar ou plutôt RIGOL...FA...BAR est une satyre du monde moderne, qui dénonce
les abus de pouvoir... tous les abus de pouvoir : celui de la séduction, de l’intégrisme, de la
politique et de la télévision...
Ceci sur des musique de Verdi (RIGOLetto), Gounod (FAust) et Rossini (le BARbier de
séville) complètement revues et corrigées par Bruce Grant, sur un livret de J.P. Pelaez, et une idée originale de F. L’Huillier.

Faust, un inventeur raté, est amoureux de Marguerite... Le Comte Fils est amoureux de
Jasmine, fille de Ben Barthol un intégriste vendeur de babouches qui destine sa fille à un
vendeur de chaussettes... et Le Duc Nova, un séducteur invétéré, veut séduire Gilda, fille de Rigolto. Ces trois couples se retrouvent dans une émission de télé-réalité animée par Méphisto Félix qui leur réserve bien des surprises...

Sur quels critères sont choisies les opérettes du festival ?

En tant que programmateur d’un festival qui existe depuis près de 40 ans et avec un héritage lyrique de longue date, la tâche est ardue : contenter un public de connaisseurs et d’habitués de l’Opérette et du Festival de Lamalou, et amener de nouveaux spectateurs à s’y intéresser.

Il faut aussi être pragmatique et présenter des titres qui remplissent la salle car, contrairement aux scènes subventionnées qui fonctionnent avec 75% de subventions et 25% de billetterie, pour notre festival, c’est le contraire !!! Il faut donc proposer une programmation avec le souci de faire un travail artistique satisfaisant, et répondre aux impératifs économiques qui permettent au théâtre de v
ivre.

Pouvez nous parler de la troupe du festival ?

Ah, la troupe est chère à mon coeur !
M. Frédéric L’Huillier a su renouer avec une tradition malheureusement perdue : le
fonctionnement d’un théâtre avec une troupe sédentaire. C’est donc une famille de près de 90 artistes, musiciens, techniciens et bénévoles qui se réunit à Lamalou.

Pour le besoin de certaines productions, des artistes viennent à Lamalou comme invités dans notre théâtre et ils y sont accueillis avec chaleur et bienveillance mais c’est un fond de troupe qui présente toute la saison d’été et d’hiver (puisque nous présenterons cet hiver la 8ème édition du Fêt’Opéret’). Nous y retrouvons la notion de “Répertoire” qui est complètement perdue dans la totalité des théâtres en France, et c’est une complicité et une amitié que nous avons sur et hors scène que le public du Festival aime à voir et à retrouver sans se lasser, puisque nous accueillons près de 8000 spectacteurs chaque été !

Quels sont les effectifs du festival ?

Il est bien évident que ces effectifs sont variables. 4 jours à Paris ou “La Route Fleurie” ne demandent pas le même effectif que certains classiques tels que “La Fille du Tambour-Major” ou “Les Cloches de Corneville”. Il est vrai que les spectacles évoluent de plus en plus vers des formes plus légères que par le passé, avec une limite beaucoup moins marquée entre les danseurs et les chanteurs. Il est nécessaire d’ailleurs d’être pluridisciplinaire et tous les artistes sur le plateau chantent, dansent et jouent la comédie... c’est une réelle évolution de notre métier, pour le bonheur de tous... autant le public que les artistes.


Quel est le public de Lamalou ?

Il y a 40 ans, on disait déjà que le public d’opérette était vieillissant et que le genre allait
mourir. Le fait est que le théâtre se remplit toujours... ce qui veut dire que le public se renouvelle quoi qu’on en dise ! Mais il est vrai qu’il faut que l’Opérette soit mise au goût du jour avec des mises en scènes inventives et des décors que le public actuel est en droit d’attendre. Frédéric L’Huillier a su, tout en contentant les nostalgiques, apporter un sang neuf à ce genre qu’il affectionne tant.

Et le public ne s’y trompe pas, puisque certains spectacles sont à guichet fermé, alors que le festival n’a pas encore co
mmencé.

Le reportage de France 3 a-t-il eu des répercutions bénéfiques pour le festival ?

Indéniablement ! Bertrand Schmit et son équipe ont fait un travail formidable... d’ailleurs, certains de son équipe technique qui ne connaissaient pas l’Opérette en sont devenus fans, et reviennent cette année... comme spectateurs !

Grâce à ce coup de projecteur, la billetterie est en hausse significative et de nombreux
spectateurs découvrent le Festival ! Mais au delà de ça, c’est une reconnaissance pour l’énorme travail de M. L’Huillier et de la troupe du Festival... on y voit un travail d’artisans, de passionnés et d’amoureux du théâtre m
usical.

L’avenir de l’opérette en France est assez sombre. Comment voyez vous celui du
festival
?

Il est vrai qu’il est dommage et triste de voir les Théâtres Lyriques abandonner notre
patrimoine de lyrique léger, et parfois même (et c’est un comble pour un théâtre !) voir d’un mauvais oeil que leur théâtre soit plein et que le public s’amuse...
Car le public répond présent quand un spectacle les divertit et qu’il est présenté avec
professionnalisme.

Pour ce qui est de notre Festival (et je dis bien “notre”, car nous le défendons avec coeur et enthousiasme), nous avons d’énormes remerciements à donner : D’abord et avant tout, M. Marcel Roques, Maire de Lamalou qui soutient avec ferveur le Festival et ce sont d’énormes efforts que fait la commune. Mais aussi, l’Etat en la personne de M. le Ministre de la Culture F. Mitterand qui connaît bien notre travail et nous soutient, ainsi qu’en la personne de M. Le Préfet qui est un amoureux de l’Opérette, qui nous soutient de toutes ses forces et que nous sommes heureux d’accueillir régulièrement au Festival. Enfin, le Conseil Général qui a décidé de nous aider de façon significative. Pourquoi est-ce que je parle de tout ce monde ?... parce que grâce à leur aide, des travaux sont effectués dans le théâtre, et après les cintres il y a deux ans, c’est la scène qui a été refaite cette année... Et en projet, des travaux dans la fosse d’orchestre et une remise à neuf de la
salle. Des travaux qui montrent l’intérêt qu’ils portent au Festival de Lamalou et des efforts qu’ils fournissent pour qu’il perdure. Le Casino de Lamalou est un acteur essentiel du Festival, et rien ne serait possible sans son aide précieuse et inconditionnelle... depuis des années, il nous soutient et permet à toute notre troupe d’exercer notre métier, de présenter du théâtre musical, et de contenter le public. Tous ont une véritable envie de soutenir l’Opérette à Lamalou... comment ne pas en être heureux et rec
onnaissants !

Une note positive ?

Un Fa dièse ?

Merci Arnaud Delmotte.

Propos recueilli par Jef
Tous droits réservés.
© INF'OPERETTE et L'Opérette c'est la
fête

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